Avec Mutation errante, une rencontre entre peinture et sculpture, Rock Lamothe signe une œuvre où l’alliage des pratiques convoque un dialogue brut entre les formes. L’artiste offre une déconstruction de nos visions des genres visuels pour élaborer une proposition actualisée qui s’inscrit dans le présent doublée d’une tension entre savoir-faire traditionnel et esthétique étroitement liée à la modernité.    

Influencé par des années de pratique d’intégration de l’art à l’architecture, des formes géométriques ont percé ses tableaux pour s’imposer d’elles-mêmes, et ce, jusqu’à en être détachable, voire autosuffisante. S’engendre alors une répétition de formes géométriques en interaction avec des formes plus organiques et irrégulières.  
 
L’artiste explore la souveraineté des formes individuelles dans l’espace d’exposition et l’embrouillement entre abstraction et figuration que produit le flottement de ces structures. Nos mouvements corporels dans l’espace influent sur notre perception visuelle; la perspective est mouvante. Ainsi, les formes ne sont pas figées; elles renvoient à la mutation de la nature, l’omniprésence du territoire et sa vastitude.   

La thématique classique des paysages et leurs immensités dans l’histoire de l’art ainsi que sa passion pour l’art moderne et les plasticien·es qui la pratique, se retrouve intrinsèquement dans les œuvres de Rock Lamothe. La déconstruction par la superposition et la juxtaposition est au cœur de ses explorations : « L’unité devient indépendante du tout. ».