PACBI
Déclaration de l’Écart concernant sa position sur la situation en Palestine et son adhésion au PACBI
En solidarité avec le peuple palestinien, et de concert avec un nombre croissant d’acteurs culturels à travers le monde, L’Écart s’engage à respecter le boycott académique et culturel d’Israël (PACBI), lancé en 2004 dans le cadre du mouvement plus large de Boycott, Désinvestissement et Sanctions (BDS). Le mouvement BDS, lancé par la société civile palestinienne, appelle à une pression soutenue et non violente pour mettre fin au projet colonial israélien et à l’occupation continue des terres palestiniennes. Les revendications du mouvement sont les suivantes :
En solidarité avec le PACBI, L’Écart ne collaborera pas avec le gouvernement israélien ni avec des organismes de financement affiliés, et n’acceptera aucun financement de leur part, et invite au boycott de tous produits culturels ou académiques qui normalisent l’état d’Israël. Nous reconnaissons que, compte tenu de notre échelle organisationnelle, ces engagements ne sont pas difficiles à mettre en œuvre. Cependant, nous estimons qu’il est crucial d’adopter de telles positions dans le contexte du génocide en cours en Palestine malgré le cessez-le-feu.
Nous reconnaissons que les arts et la culture participent parfois, volontairement ou non, à la normalisation des violences coloniales et des violations des droits humains subies par les Palestinien·ne·s. À l’inverse, nous croyons profondément que les pratiques artistiques peuvent soutenir les luttes pour la justice, pour la libération et contre l’oppression.
Nous sommes toutefois conscient·e·s des nuances et des limites liées à l’application des lignes directrices du PACBI. Certaines propositions, notamment celles concernant les sources de financement des artistes, ne reflètent pas toujours la complexité des réalités professionnelles. Cette complexité nous renvoie aussi à nos propres contradictions, puisque, comme organisme culturel canadien, nous dépendons de financements publics dont nous ne sommes pas toujours en mesure de connaître ses ramifications.
Malgré ces limites, les principes et les outils proposés par le PACBI ont nourri nos réflexions et orientent déjà nos actions. Nous poursuivrons ce travail afin de l’adapter de manière responsable et cohérente à notre contexte. Nous réfléchissons notamment à des actions, des initiatives et des évènements mettant en lumière des voix palestiniennes, de même qu’à nous allier à des groupes citoyens qui s’insurgent et coopérer en accueillant des activités conjointes.
Nous jugeons essentiel de prendre position dans un moment où de graves violations du droit international humanitaire sont largement documentées, notamment le déplacement forcé de populations civiles palestiniennes — une pratique interdite par les conventions internationales. Garder le silence reviendrait à normaliser ces violences.
Nous encourageons les groupes artistiques, les travailleur·euse·s de la culture et les artistes de l’Abitibi–Témiscamingue à réfléchir à ces enjeux, à exprimer leur solidarité et à partager leurs propres engagements. Même à distance géographique, nous sommes concerné·e·s : ces violences font écho à des dynamiques globales d’extraction, de militarisation et de colonialisme qui traversent également nos territoires.
En solidarité,
L’Écart