Afin de clore la saison 2024-25, l’Écart accueille Mégann Nolet-Desrosiers dans le cadre de son programme d’emploi d’été. Depuis sa fondation, le centre souhaite développer et encourager la relève en arts visuels. Ce programme permet à de jeunes artistes de vivre l’expérience de la mise en exposition en galerie dans un contexte professionnel. Plusieurs artistes qui pratiquent toujours aujourd’hui ont bénéficié de cette opportunité stimulante offerte aux jeunes créateurices. 

La pratique artistique de Mégann Nolet-Desrosiers s’articule autour d’une question centrale : comment l’horreur peut-elle devenir un vecteur d’empathie? Par la sculpture, l’installation, la peinture et le dessin, elle explore les codes visuels et sensoriels du genre horrifique — empruntés au cinéma et à la littérature — pour questionner la fragilité de la condition humaine. La peur, le malaise et l’étrangeté sont mis en scène non pour choquer, mais pour éveiller une forme de compassion face à l’œuvre. 

Son travail examine les limites du corps et de l’esprit, altérés par la maladie ou le traumatisme. Les corps qu’elle façonne, transformés et marqués, incarnent autant l’aliénation que la résilience. L’horreur devient un outil symbolique : un espace maîtrisé où les traumatismes peuvent être regardés, contenus et apprivoisés. 

Inspirée du folklore québécois, des récits d’horreur et de la chasse, l’exposition Chère/Chair met en scène une mythologie personnelle liée à la survie face à la mort, en explorant des matériaux et des techniques comme la céramique, la cire, le bois et le moulage. Cette installation explore le rapport humain à la douleur et au traumatisme en utilisant la figure du cerf, à la fois victime éternelle et symbole de force et de résilience. À l’image de la chute et de la repousse annuelle des bois de l’animal, chaque cauchemar vaincu devient une chance de renaissance et de résurrection.