Saison 2022–23

Marc-Olivier Hamelin
Il faut le dire: Perfect Lovers est aujourd’hui un espace fictionnel

Terminé Exposition 02.02-19.03.23 Vernissage 02.02.23 — 5 à 7 Lecture performée 02.02.23 — 18h45
Marc-Olivier Hamelin, Arrêt sur image, 2022 
Crédit photo: Donald Trépanier 
Crédit photo: Donald Trépanier 
Crédit photo: Donald Trépanier 
Crédit photo: Donald Trépanier 

Le point de départ a été un passage lu dans le roman d’un ami, où il décrivait une conversation que nous avions eue et qui exposait le fait que je ne connaissais presque rien à la crise du sida, actuelle ou passée. Trois ans plus tard, à Barcelone, je commençais une résidence de création où je réfléchissais à la question sida, tentant de me positionner à travers cette mémoire collective.  

Je me demande (et ça me paralyse) : comment prendre la parole en tant qu’homme gai séronégatif et éviter le tokénisme ? Comment éviter de parler pour l’autre ? Je ne sais toujours pas. En attendant, je tente de garder actifs certains aspects de l’histoire, d’apprendre et de me souvenir. 

Il y a eu la lecture de textes, l’analyse obsessive du travail d’artistes visuels vivants séropositifs et morts de causes reliées au sida, des voyages, des expériences sexuelles, de l’amitié et de la collaboration sur le dancefloor ou près du bar, dans l’espace domestique ou dans l’espace public. Il y a eu PJ., l’infirmière Annie, Ian, Giovanni, Viktor, Giovanni, Félix, David, M.A., Antoine, le gars du casse-tête, François, Ben, Gregg, Carmelle, Wolfgang, Julie, Olivier, Rebecca, T., Gabi, les deux personnes au bar avec le double vodka soda, David, l’Acadien, des inconnu×e×s. Il y a eu du dialogue et de l’écoute.  

Je présente une première itération sous forme d’exposition du projet Il faut le dire : Perfect Lovers est aujourd’hui un espace fictionnel. L’exposition présente, entre autres, une vidéo où j’improvise une suite de récits choisis. Le monologue varie et aborde mon expérience depuis le début de cette recherche et examine la vérité, l’ambiguïté et les lacunes dans le discours. Il met aussi de l’avant la voix d’individus et de contextes marginalisés et précaires. Nous pourrions dire que c’est relié à l’amour queer. Oui, je l’avoue : c’est un projet sur l’amour. 

Cette exposition est présentée suite à la complétion des résidences de recherche à AXENEO7 à Gatineau et à Homesession à Barcelone.

Marc-Olivier Hamelin est originaire de Rouyn-Noranda. Il détient un baccalauréat en beaux-arts de l’Université Concordia (2014) et une maitrise en muséologie et pratiques des arts de l’Université du Québec en Outaouais où il s’est intéressé aux voix multiples en contexte de création. Il a exposé plusieurs de ses projets à la galerie de l’UQO (Gatineau), au MA Musée d’art et à l’Écart (Rouyn-Noranda). En 2022, il effectue deux résidences aux centres d’artistes Homesession à Barcelone et à AXENÉO7 à Gatineau. Son travail a pour point de départ le dialogue et soulève des enjeux relatifs au récit de soi et à la production du discours. Ses projets — où il lie sa voix à celles d’artistes, d’autrices et d’auteurs et de pairs — se matérialisent en installations, en vidéos et en textes.