Véritable spectatrice du monde, Karine Giboulo puise sa principale voie d’inspiration dans son environnement quotidien ou dans les bulletins d’actualité. Son regard lucide et critique l’amène à construire un monde imaginaire dans lequel l’innocence et la fantaisie côtoient la dérision et l’engagement social. Ces deux niveaux de lecture déstabilisent le spectateur qui prend alors pleinement conscience de l’ampleur de la condition humaine.

Avec Bulles de vie, l’artiste invente l’usine à bulles. Ces bulles messagères sont matérialisées par des bulles de plexiglas avec, à l’intérieur de chacune, une scène de vie délivrant un message à caractère politique ou social. L’artiste dirige le miroir sur différents aspects de la société : la guerre, la politique, le monde des affaires, la consommation, l’environnement, les avancées scientifiques, la solitude…

Avec ce projet, elle joue avec les contrastes : l’humour, la gaieté des couleurs, l’esthétique enfantine font face à la gravité, voire au tragique dans certaines scènes. Cette dualité se retrouve jusque dans la mise en scène de ses univers où très souvent une même bulle présente deux faces : l’une drôle, ludique et l’autre sérieuse et grave. Ainsi, Karine Giboulo dérègle la machinerie du monde industriel afin de l’utiliser comme miroir de la société et nous renvoyer l’image de ses incohérences, de ses absurdités, de ses dysfonctionnements.