John Boyle-Singfield
Dans l’impossibilité de vivre avec la mémoire autrement qu’en la faussant
John Boyle-Singfield s’engage dans plusieurs stratégies comme l’archivage web, l’appropriation, le readymade social et considère la notion de non-auteur pour donner forme à son travail. Il aborde les concepts de mémoire, de valeur et d’exposition à l’intérieur d’un monde lourdement affecté par la lutte des classes. Sa pratique explore la production et la dissémination de l’art dans un monde saturé par la technologie. Pour son exposition à l’Écart, l’artiste présente Reconstitution et Instagram 3.4.2.
Reconstitution est une vidéo diptyque de 90 minutes. Sur l’écran de gauche, on peut y voir le film Baraka, un long métrage représentant différentes manifestations humaines et naturelles sur terre. À droite, un remake de ce dernier, réalisé avec plusieurs clips vidéo trouvés sur Internet. En confrontant l’esthétique hollywoodienne de Baraka et l’omniprésence des industries de l’image sur le web, John Boyle-Singfield nous invite à porter un regard critique sur l’appropriation culturelle.
Instagram 3.4.2 est une série de travaux photographiques sans sujet. Les images abstraites ont été produites avec les filtres de la populaire application Instagram. L’artiste a découvert qu’il pouvait générer des formes et des couleurs en appliquant ces filtres sur une image blanche, sans contenu. Le résultat nous offre une vue franche sur la nostalgie instantanée de ces algorithmes, conçus pour imiter les procédés iconiques de la photographie analogue.
Détenteur d’un baccalauréat interdisciplinaire en arts de l’Université du Québec à Chicoutimi et de l’École nationale supérieure des beaux-arts de Lyon en France (2011), John Boyle-Singfield vit et travaille à Montréal. Son travail a été présenté au Canada et aux États-Unis, entre autres à la galerie Neutral Grounds à Regina (2016), à la Galerie Trois Points à Montréal (2015), à la Trinity Square Video à Toronto (2015), au Musée d’art contemporain de Montréal (2015) et à la galerie Justina M. Barnicke à Toronto (2014). Ses œuvres figurent au sein de diverses collections dont celle du Musée d’art contemporain de Rimouski.