Saison 1993–94

Jean-Yves Vigneau
Marée basse

Exposition 12.02–13.03.94
 
 

« C’est ainsi que la mer est inscrite dans les rainures d’un bloc de verre ou dans l’ondulation et les reflets de la tôle galvanisée. La ligne d’horizon, tracée dans l’espace est à deux pieds et à deux milles en même temps parce qu’elle est avant tout, une ligne. Les casseroles renversées sont autant de cailloux qui poussent leur tête hors de l’eau. Les enchevêtrements d’algues gisent dans une soif de plomb. Les herbes hautes ont cette allure anachronique des oiseaux à échasses soudain surpris par la longueur de leurs pattes. Le petit poisson tourne en rond dans sa flaque rouillée.

Marée basse est une autre machine de paysages où les nombreux trépieds ramènent à l’oeil les indices d’un parcours narratif. Ces trépieds n’ont pas simple valeur de convention. Ils tiennent lieu de touret du sculpteur, lieu par excellence pour déposer les inventaires, notes et intentions. Pour Jean-Yves Vigneau, c’est une première oeuvre incluant l’ampoule électrique et la bande vidéo comme matériaux de la sculpture.

Marée basse, c’est le lieu des incertitudes entre la terre et la mer, c’est le territoire du chaos parsemé des indices qui balisent la mémoire d’une marée à l’autre. »

– Jean-Yves Vigneau

Jean-Yves Vigneau est né aux Îles-de-la-Madeleine et vit dans l’Outaouais depuis une vingtaine d’années. Quand on lui demande s’il s’ennuie de la mer, il vous répond qu’il faut bien prendre une distance des choses pour les recréer à sa manière. Il occupe depuis deux ans le poste de directeur artistique à Axe Néo 7. En 1993, il participe au 2e Symposium en arts visuels de l’Abitibi-Témiscamingue. Il est actuellement président du centre de production en photo et vidéo Daimon et vice-président du Regroupement des centres d’artistes autogérés du Québec.