M. Intimité, c’est ce qui nous entoure sans y être tout à fait fidèle. C’est cette sensation de quotidien, dans des objets connus où s’opère une distorsion, une dérivation de la figuration, par le choix des matériaux, de l’échelle ou encore de la couleur. C’est un travail dont la nature factuelle place le spectateur face à une sensation contradictoire de bricolage à la fois délicat et grossier. Une sensation d’inconfort et de déséquilibre dans l’objet qui a sa propre cohérence.

– Isabelle Laverdière

Dit autrement, ce que semble nous proposer la visite de cette configuration composite que constitue M. Intimité, c’est que la construction du soi, ici et maintenant, dans cet Occident mondialisé et chaotique, est traversé par le rituel illusoire, alléchant et exécutoire de la consommation, auquel nul n’échappe. Partant de là, les objets/design de Laverdière, réunis ici sous les modes de visualisation que sont le dessin, la sculpture et le ready-made, remettent en question la croyance fausse que nous sommes ce que nous consommons et que, par la consommation, nous révélons aux autres notre différence.

Claude-Mauri Gagnon, extrait de Isabelle Laverdière. La consommation une question d’identité?, Espace 55 printemps 2002, p. 49.