Saison 2010–11

Louis Brien

Marcel Caron

Sylvie Crépeault

Martine Savard

Grandeur Nature

Commissaire : Marie-Ève Pettigrew

Exposition 28.01–27.02.11

Grandeur Nature est une exposition de groupe qui rassemble les œuvres inédites de Louis Brien, Marcel Caron, Sylvie Crépeault et Martine Savard, quatre artistes en arts visuels établis en région. Une invitation leur a été lancée afin qu’ils créent une série d’œuvres à grand déploiement sur le thème du corps. Réunis autour du dessin, un médium qui leur est déjà familier, ils se démarquent dans cette exposition par la variété des moyens qu’ils emploient pour exposer leurs œuvres. Les artistes présentent le dessin dans différentes formes. Ils l’installent dans l’espace, l’introduisent à l’estampe, à la peinture ou encore l’exposent dans sa forme la plus élémentaire : un fusain sur papier fixé au mur.

Grandeur Nature évolue autour du thème de la représentation de soi et de l’autre. Les artistes s’intéressent aux changements du corps dans le temps, à la représentation du corps fragmenté, vu sous plusieurs angles et à différentes époques. L’exposition les amène à explorer les limites de leur propre corps dans la réalisation d’œuvres surdimensionnées, conférant à Grandeur Nature un pouvoir d’attraction basé sur l’échelle humaine. Une démarche qui incite les artistes à s’impliquer davantage dans la réalisation de l’œuvre. Le corps étant un sujet couramment utilisé dans leur pratique respective, le défi pour eux réside ici dans la rencontre de l’œuvre à l’échelle réelle. La similitude des dimensions entre l’artiste et le corps représenté crée un effet de miroir entre les deux parties impliquées dans l’échange. L’artiste s’approprie son sujet et s’identifie à l’image qu’il crée. Il est alors transporté dans une recherche sur la connaissance de soi à travers l’autre, dans une relation bien singulière avec l’œuvre qui le confronte à lui-même et lui projette une image toujours un peu plus claire de sa propre existence.

Marie-Ève Pettigrew est commissaire pour l’exposition Grandeur Nature. Originaire de la région, elle obtient en 2004 un baccalauréat en arts visuels de l’Université Laval. Depuis, elle réalise quelques expositions solos : Emmène-moi au Saloon des abonnés de l’Écart (2010), Se fondre chez Engramme à Québec (2009) et Les Complices à la galerie Le 36, Québec (2007). Grandeur Nature est sa première expérience à titre de commissaire. Elle remercie l’Écart pour cette occasion spéciale qui contribue à enrichir son parcours d’artiste.

Louis Brien

Intitulée La Baignade, la nouvelle série d’oeuvres réalisée par Louis Brien évoque l’univers singulier du nageur et de la nageuse. Des personnages imprimés en lithographie sur plaque de polyester et rehaussés au pastel gras sont présentés sans artifice. Leurs corps témoignent de leur vécu par la présence de rides, de cicatrices, de poils, d’ecchymoses. Installés dans l’espace, les baigneurs ne paradent pas, ils s’exercent ou se détendent à l’horizontal alors que d’autres debout s’apprêtent à plonger. Tout autour d’eux, plusieurs petits portraits de nageurs fixés au mur nous regardent et nous donnent l’impression d’être les témoins de l’exposition, plus que nous spectateurs, qui ne sommes que de passage devant cette installation.

De 1974 à 1978, Louis Brien se perfectionne en estampe et entreprend des études au Centre de gravure contemporaine de Genève. De retour en Abitibi-Témiscamingue, il fonde en 1982, avec quatre autres artistes, l’Atelier Les Mille Feuilles, qui se consacre aux arts imprimés en région. En 2010, il est commissaire pour la rétrospective de l’artiste Julie Vaillancourt au Centre d’exposition de Rouyn-Noranda, expose à la Biennale internationale d’art miniature de Ville-Marie et présente également son travail dans le cadre de Xylon en piste à Baie-St-Paul.

Marcel Caron

Issu d’une certaine tradition du modèle vivant, Marcel Caron associe la représentation du corps humain à la pratique du dessin. Pour Grandeur Nature, l’artiste réalise une série de fusains sur papier qu’il présente au mur comme une démonstration d’exercices d’autoportraits imaginaires. La plupart du temps fragmentés et dépourvus de visage, les personnages qu’il expose ne permettent pourtant pas de reconnaître son identité. C’est plutôt dans la gestuelle que l’auteur infléchit à son propre corps lors de la création et dans son plein engagement corporel dans la réalisation de l’œuvre que transparaît son identité, sa personnalité.

La pratique de Marcel Caron se spécialise en gravure alors qu’il entreprend des études en arts visuels à l’UQAM en 1986. À son retour en région, il collabore avec l’Atelier Les Mille Feuilles où il perfectionne ses connaissances en prenant part à plusieurs stages dans divers procédés de l’estampe. En 2009, il expose en collectif à l’espace Loto-Québec à Montréal et au Centre d’exposition de Val-d’Or dans le cadre du programme de location d’œuvres d’art.

Sylvie Crépeault

Sylvie Crépeault utilise l’installation pour figer le temps et faire parcourir au spectateur un bond de soixante ans dans le passé. Elle s’inspire d’éléments autobiographiques, de portraits d’amis et de photographies d’archives pour créer un parallèle entre deux temporalités distinctes, l’an 2010 et l’an 1950. Quelle personne j’aurais été en 1950? Quelle aurait été ma place dans la société? Des indices visuels comme les vêtements et l’expression faciale de ses personnages lui permettent de combiner des éléments réels et fictifs dans une même scène. À l’avant-plan, des personnages statiques se situent en 2010 et réfléchissent à la vie qu’ils auraient menée 60 ans plus tôt. Ces mêmes effigies sont représentées à l’arrière-plan et illustrent les années 1950. Avec ce projet, l’artiste veut rendre hommage à nos aînés pour leur courage et leur persévérance de s’être établi en Abitibi.

Sylvie Crépeault détient depuis 2007 un baccalauréat en arts visuels de l’Université du Québec en Outaouais. En 2010, elle expose son travail en solo au centre d’exposition l’Imagier à Gatineau, elle participe à la Foire d’art alternatif de Sudbury à la Galerie du Nouvel-Ontario et se démarque à la 10e Biennale internationale d’art miniature de Ville-Marie en remportant le Prix Impression Numérique.

Martine Savard

Pour l’exposition Grandeur Nature, Martine Savard réalise quelques peintures de grands formats sur de la toile libre qu’elle installe au mur. Sur des fonds sombres qui évoquent l’obscurité de la nuit, elle met en scène des personnages qu’elle représente à une échelle encore plus grande que nature et qui dépassent parfois même le cadre du support. La plupart du temps jumelés en duo, ses personnages se retrouvent dans des positions ambigües, qui laissent place au jeu et à l’interprétation. En fait, par la disposition des corps sur le support qui se touchent, se superposent ou s’empilent, l’artiste fait transparaître dans ses peintures une de ses préoccupations majeures qui réside dans la complexité des échanges humains et des rapports avec autrui.

Depuis 1997, Martine Savard détient une maîtrise en arts visuels de l’UQAM. Entièrement dévouée à sa pratique, Martine a bénéficié de plusieurs bourses du CALQ et a remporté en 2009 le Prix à la création artistique en Abitibi-Témiscamingue du Conseil des arts et des lettres du Québec. En 2010, elle a exposé à la maison de la culture de Côte-des-neiges dans le cadre de AT@MTL et a également participé à la Foire d’art alternatif de Sudbury à la Galerie du Nouvel-Ontario. En 2012, elle exposera ses œuvres en solo au centre culturel de Drummundville.