Un peintre se promène dans les bois, y trouve un champignon énorme agrippé à un arbre mort, le prend avec lui, l’emporte à l’atelier et le humant, le touchant, développe autour de ce morceau de nature tout un monde…

Une sculpteure, en plein champ, bute un caillou étrange, le prend sous son aile, court à l’atelier et commence autour du caillou étonné un ardent rituel, façonnant à son image mille autres choses.

Un photographe, égaré dans une sablière, s’émerveille devant un crâne de renard à demi-enfoui dans le sable, l’en extirpe, le cache sous son veston, va rejoindre les deux autres, et prend mille témoignages du crâne éberlué, qui se revoir renard, ressuscité d’entre les morts, désormais immortel.

Un autre, faisant je ne sais quoi, trouvant je ne sais quoi d’autre, greffe bientôt sa propre folie à celle des trois autres. Puis un autre encore! Et un autre, et une autre! Et finalement, voilà la dizaine, réunis, fébriles, menant l’étrange bal autour de quelques molécules, vibrant à l’unisson de la Création, créant à qui mieux mieux, décryptant les signes multimillénaires enfouis au coeur du plus humble des brins d’herbe.

Il se passe donc quelque chose « entre l’être et l’écorce » !?????

– Paul Ouellet

Entre l’être et l’écorce sera cet événement magique où dix artistes d’ici se lieront d’amour avec une « chose » trouvée, façonnée par la nature, cette « chose » provoquant la création d’une oeuvre sans être forcément « de » l’oeuvre.

Acte de convivialité et de communion se déroulant à l’Écart, cet événement, dont l’aboutissement seulement sera livré au public, témoignera de la distance et de l’attachement de l’oeuvre à la Nature, sera porteur du questionnement de l’être face à son environnement.

L’exposition est un événement-témoin, donc, du lien viscéral qui unit irrémédiablement l’être à son écorce, qu’elle soit charnelle ou terrestre.