Émilie Monnet et Waira Nina avec Leonel Vásquez
Nigamon/Tunai
Les artistes Émilie Monnet et Waira Nina animeront une discussion publique autour de leur œuvre Nigamon/Tunai, un manifeste poétique et performatif né de leur longue amitié et de plus de dix ans de collaborations entre communautés autochtones d’Amérique du Nord et d’Amazonie colombienne. Elles y partageront les récits, réflexions et engagements qui nourrissent leur création, profondément ancrée dans la défense des eaux, des savoirs vivants et des territoires menacés.
Cette rencontre prendra la forme d’une discussion élargie avec des invité·e·s de la région, et permettra d’aborder les enjeux environnementaux et politiques liés à l’extraction du cuivre — une ressource exploitée sur leurs territoires ancestraux, tant au Canada que sur les terres du peuple Inga, en Amazonie. Ces pratiques extractivistes, et leurs conséquences dévastatrices, résonnent de manière troublante d’un territoire à l’autre.
La discussion sera ponctuée d’extraits sonores en direct issus de l’œuvre Nigamon/Tunai, interprétés à partir d’instruments en cuivre créés spécialement par l’artiste colombien Leonel Vásquez. Ces sculptures sonores, véritables objets de mémoire, prolongent l’expérience immersive de l’œuvre et en amplifient la portée poétique et politique.
La rencontre se poursuivra autour du lac, près de l’Écart, avec des extraits de la performance d’Émilie Monnet et Waira Nina, présentés à travers les arbres.
Au croisement des voix, des cosmovisions — anishinaabe et inga —, de l’art et de la résistance, cette discussion propose un espace de partage vivant et engagé, entre mémoire, territoire et création.
En collaboration avec Minwashin.
Waira Nina est une artiste interdisciplinaire, une écrivaine et une conseillère en politique culturelle pour la nation Inga dans la région de Caquetá en Amazonie colombienne. Elle est l’héritière des cérémonies traditionnelles Ambiwaska qui lui ont été enseignées par ses grands-parents et possède une richesse de connaissances qui a contribué à la reconnaissance officielle des territoires Inga et à la création d’un réseau radiophonique pan-amazonien grâce à l’expérience de la radio communautaire Ingakuna réalisant des paysages sonores en langue Inga.
Metteure en scène, autrice et comédienne, Émilie Monnet embrasse à travers ses créations une démarche artistique ancrée dans des processus de création interdisciplinaires et rassembleurs. Elle fonde ONISHKA en 2011 pour tisser des liens artistiques au croisement entre le théâtre, la performance et les arts médiatiques, et pour générer des conversations nourrissantes entre artistes autochtones, toutes disciplines et peuples confondus. Signifiant « réveille-toi » en Anishinaabemowin, ONISHKA est ancré dans l’idée que la création artistique est catalyseur de transformation sociale et qu’elle permet de remettre en cause comment sont perçues les réalités et les luttes des peuples autochtones.