Saison 2025-26

Conférences d’artistes

 

Émilie Monnet et Waira Nina — Nigamon/Tunai

avec Leonel Vásquez, Diane Polson et Rodrigue Turgeon

 

 

Partie 1:

Partie 2:

 

Les artistes Émilie Monnet et Waira Nina animeront une discussion publique autour de leur œuvre Nigamon/Tunai, un manifeste poétique et performatif né de leur longue amitié et de plus de dix ans de collaborations entre communautés autochtones d’Amérique du Nord et d’Amazonie colombienne. Elles y partageront les récits, réflexions et engagements qui nourrissent leur création, profondément ancrée dans la défense des eaux, des savoirs vivants et des territoires menacés. 

 

Cette rencontre prendra la forme d’une discussion élargie avec les invité·e·s de la région Diane Polson, conseillère de Long Point First Nation et Rodrigue Turgeon, avocat, coporte-parole de la Coalition Québec meilleure mine, coresponsable du programme national de MiningWatch et auteur de Nanikana. Elles sont également accompagnées de leur collaborateur Leonel Vásquez, artiste colombien qui a créé des sculptures sonores pour l’oeuvre Nigamon/Tunai.

 

Cette discussion publique permettra d’aborder les enjeux environnementaux et politiques liés à l’extraction du cuivre — une ressource exploitée sur leurs territoires ancestraux, tant au Canada que sur les terres du peuple Inga, en Amazonie. Ces pratiques extractivistes, et leurs conséquences dévastatrices, résonnent de manière troublante d’un territoire à l’autre. 

 

La discussion sera ponctuée de chants accompagnés par le son du dos de tortue de l’artiste Waira Nina.

 

Au croisement des voix, des cosmovisions — anishinaabe et inga —, de l’art et de la résistance, cette discussion propose un espace de partage vivant et engagé, entre mémoire, territoire et création.

 


 

Joshua Schwebel — Exhaustion (exténuation/échappement)

 

 

Partie 1:

Partie 2:

 

Lien vers l’entrevue de Pierre Lassonde

 

Rien n’échappe au système, même pas l’art. Surtout pas l’art. Pour Joshua Schwebel, au contraire, le milieu artistique dépend complètement de la structure capitaliste et contribue, par le fait même, à reproduire les inégalités et les crises qu’elle provoque. Sa proposition s’inscrit alors dans une posture critique des institutions et des infrastructures ainsi que dans la démonstration des liens flagrants entre le financement de l’art et l’extractivisme – comme en témoigne l’exemple du mécène Pierre Lassonde, dont la fortune provient d’investissements dans l’industrie minière.  

 

En résidence à Rouyn-Noranda, Joshua souhaite d’abord rencontrer les membres de la communauté pour revenir plus tard avec une exposition ancrée dans la réalité locale, puisque la spécificité du contexte constitue son premier matériau de création. En visitant les lieux directement impactés par l’exploitation des ressources naturelles, l’artiste espère surpasser la déconnexion qui persiste entre les carrefours artistiques et les territoires qui, par la dépossession de leurs ressources, permettent l’existence de ceux-ci. Loin de penser se soustraire à son tour au système, Joshua Schwebel cherche d’abord à provoquer la discussion, à produire des objets de réflexion pour rendre visibles les mécanismes politiques et sociaux qui sous-tendent la réalisation des œuvres, dans une tentative de réduire la distance qui nous éloigne de cette conscience. 

 

— Texte de Gabrielle Izaguirré Falardeau