Saison 2006–07

Chantale Girard

Ce que toute jeune fille doit savoir

Résidence 11–20.10.06 Exposition 20.10–05.11.06
 
 
 

Ma mère ne boit pas de bière. Ça fait vulgaire. Une femme ne boit que du fort et seulement en petite quantité. Les chaussures doivent absolument être assorties au sac à main. On ne sort jamais pas maquillée, pas coiffée. On ne couche pas avec un mec rencontré dans un bar, en particulier lorsqu’on ignore son prénom. On n’appelle jamais un gars.

Ces conseils sont surannés, bien entendu. Beaucoup moins que ceux qu’on dispensait aux jeunes filles dans les années trente. Mais ils sont aussi restrictifs que tout ce que l’on conseille aux femmes aujourd’hui. Trente minutes de cardio trois fois par semaine. Minimum. Il faut toujours se démaquiller avant d’aller dormir et appliquer une crème de nuit. Que choisir concernant le rasage du pubis? L’intégrale ou juste la petite bordure le long des lèvres? À quel âge doit-on commencé à recourir à la chirurgie plastique? Le gant de crin ou la crème pour la cellulite? Pourquoi ne jouit-on pas à chaque fois qu’on baise? Autrefois, on en appelait à continence morale; aujourd’hui les conseils portent sur la continence physique. Il faut contrôler le corps. Sa perfection nous rendra meilleures.

Que l’on soit un homme ou une femme, nous sommes confrontés à une idée socialement admise de l’apparence idéale, du comportement approprié et des valeurs adaptées à notre genre. Le véritable défi est de tolérer notre adéquation personnelle face à ces idéaux impossibles à atteindre.

Je me propose d’explorer les différents idéaux féminins proposés aujourd’hui et hier; je veux faire un comparatif afin de mesurer le chemin parcouru mais également l’absurdité de ces images idéalisées, aussi absurdes aujourd’hui qu’hier.

Chantale Girard vit et travaille à Rouyn-Noranda. Elle a une formation en communication, en études cinématographiques, en éducation et arts visuels. Elle a obtenu une maîtrise en art à l’UQAM en 1998. Elle a exposé à Jonquière (CNE), au Lobe (Chicoutimi) et dans tous les centres d’exposition de l’Abitibi-Témiscamingue. C’est sa deuxième exposition solo à l’Écart.