Laura Demers + Denis Taman Bradette
Cartographie éphémère
Cartographie éphémère est un projet de résidences croisées entre le Labo et l’Écart qui se présente comme un espace et un temps de partage et de réflexion en dialogue avec l’artiste Denis Taman Bradette autour des notions de postpandémie, la notion de centre et de périphérie, de ruralité et urbanité, de diversités et d’écologies. L’artiste de Rouyn-Noranda Violaine Lafortune est accueillie en résidence au Labo en avril et l’artiste Laura Demers de Toronto est accueillie en résidence à l’Écart en juin.
La résidence à l’Écart de Laura Demers se veut une tentative de lecture du monde, de prévision du temps, un peu comme un almanach personnel. S’inspirant d’anecdotes racontant diverses méthodes ancestrales ou vernaculaires pour prédire le temps, allant de l’observation phénologique à la fabrication d’outils rudimentaires, elle tentera de créer un corpus d’oeuvres qui se rapporte à une approche sensible de la nature, pour mieux accéder à d’autres formes intuitives de compréhension du monde.
La pratique variée de Laura Demers inclut images, objets, livres et installations. Actuellement, elle travaille surtout l’image — soit le dessin, la photographie, l’impression, ou encore divers procédés photographiques alternatifs comme le cyanotype — souvent de manière à ce que traces ou matières naturelles s’y infiltrent. Son travail artistique et de commissariat lui permet de se pencher sur des questionnements entourant les écologies urbaines et rurales, l’usage de l’espace et des ressources, le vernaculaire, les savoirs situés et leur transmission, et de s’interroger sur la matérialité changeante de notre environnement. Son expérience incarnée des lieux et des paysages qui l’entourent ou qui habitent sa mémoire est à la source de l’imaginaire qu’elle explore.
Denis Taman Bradette est le liant du projet Cartographie éphémère. En dialogue avec les autres artistes, il examine et approfondit sa propre recherche artistique liées aux sujets des résidences. Que peuvent-ils découvrir et créer ensemble?
Sa pratique artistique comprend des formes et des nœuds autobiographiques, archivistiques, sélénologiques, périphériques, pédagogiques et temporels. Il explore et recherche le passé géologique, archaïque, familial, ancestral et social ; des états et des liens écologiques et géographiques reliés aux interstices qu’il appelle l’Interespace ; l’Anthropocène (et ses futurs spéculatifs) ; et le Présent comme état incontournable, fragile, nuancé et éphémère. Ses médias incluent la photographie, le texte, l’esthétique relationnelle, les médias-mixtes, l’installation et l’assemblage ancrés dans des formes surréalistes, autobiographiques et mnémotechniques. Il a achevé sa maîtrise en beaux-arts en 2013 (Université d’Ottawa), se concentrant sur les œuvres liées aux éléments, au temps, à l’autobiographie et à l’écologie.
Laura Demers est artiste et commissaire indépendante franco-ontarienne œuvrant à Toronto. Elle détient un BAV de l’Université d’Ottawa (2015) et une Maîtrise en histoire et théorie de l’art de l’Université de Toronto (2017). Son travail artistique a été exposé à Art Mûr, Idea Exchange, Trinity Square Video, au Centre Sagamie, à la Galerie d’art Louise-et-Reuben-Cohen, ainsi que dans des espaces DIY. Elle a entre autres commissarié des expositions à la Galerie du Nouvel-Ontario et The Power Plant, ainsi que des projets événementiels auprès d’organismes tels que Art Spin Hamilton et this town is small. Elle fait partie du conseil administratif de l’Association des groupes en arts visuels francophones (AGAVF), et est cofondatrice de la galerie autogérée the plumb, à Toronto.
Denis Taman Bradette un artiste queer, exogame et bilingue (français / anglais) basé présentement au Timiskaming, en Territoires algonquins non-cédés, dans le Nord-est ontarien. Il est de l’Abitibi-ontarien, de la quatrième génération colonisatrice en Territoires cris non-cédés, d’une petite ville dans le bassin versant de la rivière Abitibi, avec une longue histoire vécue dans le Sud-ontarien, surtout à Toronto, et aussi à Waterloo, Windsor, Ottawa et proche de la Baie Georgienne. Son travail-de-jour était en enseignement. Il a aussi souvent vécu au Québec pour ses études et pour son travail (Montréal, Trois-Rivières, Chicoutimi, Whapmagoostui (Poste-de-la-Baleine) et en Outaouais).
Programme d’appui à la francophonie canadienne du Secrétariat du Québec aux relations canadiennes.
Partenaire technique: