L’entretien d’un lieu vise normalement l’élimination de toute trace, de tout passage d’un événement, ou tout simplement du temps, afin de lui rendre un caractère neutre et calme. Les gestes performés lors de ces activités produisent paradoxalement leur lot de désordre et de déchets. En bout de ligne, le labeur se trouve évacué au profit du résultat; là réside souvent la virtuosité de l’exécutant. Que se produirait-il si ces faits se trouvaient renversés; si toute l’attention portait sur les gestes; s’il devenaient magnifiés, répétés : si tout le processus n’était pas effacé, dissimulé?

Tel sera le point de départ de cette résidence, soit l’utilisation de gestes et de matériaux extraits du domaine de l’entretien afin d’en faire ressortir la valeur visuelle et performative. Plâtrage, ponçage, lavage, etc. Toutes ces actions prendront une importance centrale et créeront les codes visuels inhérents à leurs techniques. Les gestes de la vie quotidienne seront également pris en charge puisque ce sont souvent eux qui rendent nécessaire l’entretien d’un espace.

Ce projet questionnera également les rapports entre l’artiste et les visiteurs en référant tout d’abord à la curiosité des gens lorsque des travaux sont effectués dans leur environnement. Souvent, ils se positionnent comme spectateurs, le travailleur devenant acteur malgré lui. Mais au-delà du « spectacle », quelle sera l’implication des visiteurs?

Carl Trahan vous attend afin de discuter de l’orientation des travaux en cours, de participer ou seulement à titre de curieux…