Je m’intéresse à l’art particulièrement pour sa capacité à nous montrer ce que l’on ne veut pas voir, pas savoir, pas connaître. Pour sa capacité à nous rendre malgré nous vulnérables, à nous rappeler à quel point nous le sommes, mais aussi que nous le savons déjà et que l’on préfère trop souvent l’oublier. Je tente, par une approche intègre, teintée d’ambivalence, de partager et de mettre en lumière des réalités/fragilités communes à chacun de nous.

Le projet d’installation pluridisciplinaire intitulé L’affable/Dramatisation rassemble des œuvres issues de deux expériences médicales vécues en 2004-2005 : Cinq interventions très documentées chez un dentiste cinq opérations particulières très peu documentées – c’est préférable – avec un chirurgien. De nombreux rapprochements entre ces deux situations sont traités en parallèle pour mettre en évidence ce que nous subissons par nos mauvais choix – ce qui est présenté d’une manière un peu cocasse –, mais également ce que nous endurons lorsque notre jugement y est pour peu de chose.

Il n’y a pas ici une célébration de la « victime » à proprement parler, mais plutôt la reconnaissance que certaines de nos décisions amènent des résultats pour le moins fâcheux. Enfin, ces œuvres – mes anecdotes –, sauront peut-être vous remémorer vos propres bêtises avec amusement ou vous faire grincer des dents. Parfois, faire de l’art, c’est se tromper en beauté.