Adrian Norvid
Adrienne Spier
Bobo Boutin
David Lafrance
Jo-Anne Balcaen
Patrick Lundeen
Bruissements et pétarades
Commissaires:
Nadège Grebmeier Forget
Marc-Antoine K. Phaneuf
Tout adolescent a un musicien ou un chanteur comme idole. Frénésie solitaire ou partagée avec des amis, ce rapport dévoué à la musique contribue à construire son identité, à se positionner comme membre (encore inexpérimenté) d’une société. De là, les interactions deviennent une question de posture : on peut agir avec vigueur et s’affirmer, ou encore se faire observateur, retiré, tranquille, bien vivant certes mais sans se faire trop bruyant.
Ce rapport identitaire intimement lié à la musique existe dans chacune des œuvres de Bruissements et pétarades. Elles sont des morceaux, des traces de scènes réservées ou tonitruantes, anonymes ou criantes d’authenticité. Elles démontrent l’identité comme une démarche grégaire et reflètent le grand jeu social, inséparable de la consommation de biens et générant moult sentiments bruts, qu’il faut adapter aux situations impliquant autrui.
Bruissements et pétarades est un corpus d’œuvres dont les possibles semblent extensibles. Elles démontrent des moments non finis, inachevés, qui ont été vécus ou existent en temps réel et dont les traces, les restes ne s’effaceront jamais. Qu’il s’agisse de conneries et de projets folâtres dont sont capables les adolescents, ou encore du sentiment d’accomplissement qui gouverne les adultes, le désir de laisser sa marque est maître de cette exposition. […]
NGF & MAKP
Adrian Norvid
Né au Royaume-Uni, Adrian Norvid vit et travaille présentement à Montréal. Sa production se définit en environnements immersifs dessinés, en constructions de papier et en objets trouvés modifiés. Son travail a été présenté dans plusieurs musées, galeries et centres d’art du Canada. Norvid est représenté par la galerie Joyce Yahouda à Montréal et la Gallery Julia Garnatz, à Cologne, Allemagne. En 2011 il a lancé son premier livre, Nogoodniks, publié par Drawn and Quarterly. Ses œuvres font partie de plusieurs collections publiques et privées.
« Je me souviens d’avoir souvent sorti mon bras par la fenêtre de la voiture pour tambouriner avec mes doigts sur le toit — ça rendait mon père fou — je rends encore les gens fous avec du bruit. »
Adrienne Spier
Adrienne Spier altère des matériaux indésirables, comme des pupitres d’école et des planches de bois, pour en fabriquer des sculptures, des installations et des photographies. Elle est née à Montréal où elle a vécu et travaillé, ainsi qu’à Toronto. Elle détient un baccalauréat en Fine Arts de l’Université de Guelph et une maîtrise de l’Université Concordia, en plus de compléter un Independant Studio Program au Toronto School of Art. Son travail a été présenté à Toronto, Montréal, Calgary, Guelph, Rotterdam et Berlin.
« En écoutant la radio tard dans la nuit en travaillant, le signal est devenu statique. »
Bobo Boutin
Né en 1975. Vit dans un coqueron. Œuvre pour la CSDRAP (bureaucratie déviante).
« L’univers menaçant de Michel « Away » Langevin (Voïvod) et de Nick Blinko (Rudimentary Peni) ont grandement marqué mon adolescence. »
David Lafrance
Né en 1976, David Lafrance est diplômé de l’Université Concordia à Montréal en peinture et dessin où il reçoit le prix Guido Molinari pour ses performances académiques. Peintre, graveur et sculpteur, David Lafrance a présenté plusieurs expositions au Québec, au Canada et aux États-Unis. On retrouve ses œuvres dans maintes collections publiques et privées. En complément à son œuvre picturale, sa pratique artistique évolue par la musique expérimentale et bruitiste. David Lafrance vit et travaille à Montréal.
« Avec une nouvelle amoureuse, on se promenait en camion à la campagne pour trouver des tourne-disques dans des ventes de garage. Elle m’a fait découvrir ces appareils canadiens que l’on nomme Califone. Puis, on est allés jammer sur la rue Beaubien un rock depress et tourne-disque. »
Jo-Anne Balcaen
Jo-Anne Balcaen est née au Manitoba en 1971 et habite Montréal depuis 1996. Par son travail en installation et en vidéo, elle s’intéresse à la commercialisation du désir par la culture populaire et aux attentes irréalistes engendrées par un tel processus. Son travail a été présenté dans plusieurs galeries au Canada, en Europe et aux États-Unis, incluant à Montréal au Centre CLARK, à la Galerie B-312 et à La Centrale Galerie Powerhouse.
« Sans aucun doute, ma rencontre backstage avec le groupe torontois The Sadies (Qui ? Oui, je sais, ça vous dit peut-être rien, mais pour moi, à l’époque, c’était big). »
Patrick Lundeen
Patrick Lundeen est un artiste canadien né à Lethbridge, Alberta, en 1978. Il a présenté son travail lors de treize expositions en solo au Canada, aux États-Unis et en Europe, dont récemment sa toute première à New York, à la Mike Weiss Gallery. Bien qu’il soit principalement connu pour sa peinture, Lundeen s’intéresse à un large éventail de disciplines, incluant la sculpture, la vidéo, le collage et, le dernier et non le moindre, la musique.
« Quand j’avais 14 ans, mon père a trouvé un CD dans un bac à aubaines à 1,99 $ du Zellers qui contenait des morceaux de tous les grands bluesmen : Howling Wolf, Muddy Waters, John Lee Hooker… Ça m’a totalement frappé ; tout d’un coup, je connaissais la source de tout le rock’n’roll que j’écoutais — et ces pièces étaient bien meilleures. Si vous voulez être comme les Rolling Stones, n’écoutez pas les Rolling Stones, écoutez ce que les Rolling Stones écoutaient. »