Antonija Livingstone
Culture, Administration & Trembling
C’est à travers des collaborations et un travail de conversation avec des artistes visuels et sonores, des chorégraphes et même des inconnus qu’Antonija Livingstone poursuit une démarche intuitive à la frontière de la danse et de la performance. En grande partie autodidacte, ses interventions mettent l’accent sur la rareté de la présence, les pratiques menacées; elle affirme véritablement un corps de résistance à la culture dominante. Depuis la création de sa première oeuvre en solo, The Part (2004), elle a exploré la matérialité du langage et le potentiel de transformation du corps à travers un ensemble de gestes critiques, agiles et queer.
Culture, Administration & Trembling est une série de 8 danses médecine et, tel un remède au malaise du praticien contemporain, cette forêt chorégraphique est une rencontre sociale hors-norme et intime dans laquelle évolue une collection de présences diverses. Sculptures d’amour, allaitement au masculin, animal de compagnie exotique : une manifestation tendresse et méditative qui affirme les marges, les corps entre-deux, les ambigüités et leur intelligence. Cocréé avec Jennifer Lacey, Stephen Thompson, Claudia Fancello et Dominique Pétrin, ce tremblement fait référence au concept de Tout-monde de l’écrivain et philosophe Édouard Glissant et ouvre sur ce que Montaigne appelait « la forme entière de l’humaine contidion ».
Présenté en collaboration avec le Centre d’exposition de Rouyn-Noranda.
Création et performances : Antonija Livingstone, Jennifer Lacey, Stephen Thompson, Claudia Fancello et Dominique Pétrin / Artistes invités : Jamie Ross, Mikiki et Charles Roy / Conception sonore : Antonija Livingstone, Brendan Dougherty / Éclairage : Antonija Livingstone / Vidéo : Benny Nemerofsky Ramsay / With love and thanks to Geneviève et Matthieu, Noemie Solomon, Julian Schnorr / Culture, Administration & Trembling a été créé et présenté avec le soutien du Conseil des arts du Canada et du Conseil des arts et des lettres du Québec. Développé et présenté à Impulstanz à Vienne, au Festival TransAmériques de Montréal, au Centre chorégraphique national de Montpellier, au American Realness Festival de New York et au Fierce Festival de Birmingham au Royaume-Uni.
Antonija Livingstone a grandi au sein d’une famille de géologues spécialisés en projets itinérants d’exploitation de l’or dans des collectivités éloignées de la Colombie-Britannique et du Yukon. Au cours des 10 dernières années, elle a coécrit et coproduit une série de projets, notamment A situation for dancing en 4 épisodes (FTA, 2008) avec Heather Kravas, The 1001 (2012) avec Sarah Chase et Culture, Administration & Trembling avec Jennifer Lacey et invités (2009, 2014). En tant que performeuse, elle a travaillé et tourné internationalement avec Benoît Lachambre, Vera Mantero, Nadia Lauro, Ezster Salamon et Meg Stuart, avec qui elle interprète Sketches – Notebook à travers l’Europe. Ses projets ont été présentés entre autres par le Festival d’Avignon, la Ménagerie de verre à Paris, le Festival TransAmériques de Montréal, le Tanz Im August de Berlin, au CDN Humain trop humain à Montpellier, au American Realness Festival et à The Kitchen à New York. Son nouveau projet Études hérétiques, en collaboration avec Nadia Lauro, sera créé au Festival d’Automne à Paris et à l’Usine C à Montréal en 2016. Danseuse, performeuse et chorégraphe, Antonija Livingstone travaille depuis Montréal et Berlin.
Née à Chicago, Jennifer Lacey est une danseuse et chorégraphe expérimentale étatsunienne basée à Paris. En 2000, elle fonde avec Carole Bodin la compagnie Megagloss et débute une collaboration privilégiée avec l’artiste visuelle et scénographe Nadia Lauro. Jennifer Lacey produit plusieurs projets aux frontières équivoques : Prodwhee!, une série de performances jetables utilisant l’accueil en résidence comme monnaie d’échange; Robin Hood, une performance mythique et invisible avec l’artiste Cerith Wyn Evans; Robin Hood – The Tour, un acte de vol perpétré avec le compositeur et musicien Florian Hecker et, plus récemment, Transmaniastan, une oeuvre commandée pour « une exposition chorégraphiée » à la Kunsthalle St. Gallen. Elle a coécrit avec Antonija Livingstone une suite de projets indépendants de Culture, Administration & Trembling. Elle est lauréate du Prix Doris Duke (2014) et de la Bourse Guggenheim (2015).
Originaire de Calgary, Stephen Thompson est un artiste de la danse et de la performance, un chorégraphe et un chercheur qui travaille en Amérique du Nord et en Europe. Détenteur d’un baccalauréat en kinésiologie et en danse de l’Université de Calgary, il a remporté la médaille de bronze au World Figure Championship and Figure Festival 2015 à Lake Placid à New York et le Prix Victor-Martyn-Lynch-Staunton du Conseil des arts du Canada en 2016. En 2014, il figurait dans la liste des meilleurs danseurs masculins du New York Times. Thompson a collaboré avec de nombreux artistes et institutions, notamment avec Benoit Lachambre, Martin Bélanger, Fabrice Lambert, Saskia Holbling, Steve Paxton, Public Recordings, Fluid Festival à Calgary et American Realness Festival à New York. Il vit à Paris et travaille présentement à un projet inspiré des mouvements du patinage artistique en compagnie de l’artiste visuel français Xavier Veilhan.
Née à Vancouver, Claudia Fancello, artiste, chorégraphe, interprète, performeuse et professeure, vit à Montréal. Elle a cocréé Hospitality Series avec le groupe interdisciplinaire PME-ART, dont cinq volets ont été présentés dans des théâtres, des galeries et des festivals au Canada, en Europe et aux États-Unis. Elle collabore avec plusieurs artistes, notamment avec le choréographe croate Matija Ferlin et la choréographe montréalaise Karine Denault. Elle a également conçu une série de performances de longue durée avec la musicienne Sophie Trudeau. D’un même souffle, Claudia Fancello a aussi développé une passion pour l’exploration choréographique dans le domaine de l’art culinaire et a créé des installations alimentaires et des spectacles pour les cuisines et festivals.
Dominique Pétrin maitrise l’art des illusions d’optique et crée des installations qui défient la perception. Son médium de prédilection est le papier sérigraphié qu’elle monte à la façon d’une mosaïque pour créer des environnements immersifs. Elle emballe de couleurs les édifices, orne, entre autres, le piano de Pierre Lapointe, et utilise des références à la culture populaire et des motifs de l’histoire de l’ornementation. Reconnue pour ses performances pétrochimiques au sein des Georges Leningrad, son travail a été diffusé en centres d’artistes et festivals au Canada, en France, aux États-Unis, en Belgique et au Royaume-Uni, entre autres à l’American Realness Festival de New York (2016), au Fierce Festival à Birmingham (2015), au Frieze Art Fair à Londres et au Musée d’art contemporain de Montréal (2011). Elle a été nommée en 2014 pour le prix Sobey. Représentée par la galerie Antoine Ertaskiran, Dominique Pétrin vit et travaille à Montréal.
Originaire de Terre-Neuve, Mikiki est un artiste queer de la performance et de la vidéo. Son travail a été présenté dans les centres d’artistes, galeries publiques, festivals de performance et dans des interventions autoproduites à travers le Canada, notamment au festival 7a*11d (2016), au centre d’artistes Fado à Toronto (2015) et à la Eastern Edge Gallery à St. John’s (2014). Mikiki est également un activiste queer en santé communautaire et a été éducateur en santé sexuelle dans les écoles publiques de Calgary, préposé dans un sauna à Saskatoon, animateur drag queen de karaoké à St. John’s, travailleur en santé et bien-être pour hommes gais à Ottawa et éducateur en VIH/sida à Montréal. Mikiki vit et travaille à Toronto.
Par une chaude soirée de mai, Jamie Ross est né dans une petite maison à Toronto, au-dessus d’une rivière enterrée. Il est artiste, devin professionnel, cinéaste, auteur et sorcier. La communication par le divin et les états de transe et de rêve sont des intérêts qui unissent ses oeuvres antérieures et actuelles. Basée sur un engagement sincère avec la magie et rattachée aux riches traditions artistiques de ses ancêtres culturels et biologiques, la majorité de l’oeuvre de Jamie Ross est expressément homoérotique et documente les communautés queer. Ses récits ont été publiés dans des anthologies, périodiques et fanzines. Récompensés par plusieurs prix, ses films ont été diffusés au Canada et à l’international. Son travail a entre autres été présenté à la Modern Fuel Gallery à Kingston (2016), à la Eastern Edge Gallery à St. John’s (2015) et à la Ghetto Biennale en Haiti (2015). En 2017, il exposera en solo au Klondike Institute of Art and Culture à Dawson au Yukon. Il vit et travaille à Montréal comme aumônier auprès des païens incarcérés.